Mi bitume mi gravier

Le lendemain, nous poursuivons notre route, par la première partie en gravier : 101 km. Malgré le gravier et la pluie de la veille, la route est plutôt en bon état, on roule facilement à 70/80 km/h, mais on se fait doublé quand même par un camion lancé en pleine vitesse...
Niveau paysage on a à droite et à gauche des épinettes tantôt noires, tantôt vertes, tantôt brûlées … des épinettes à perte de vue ...




Passage du 51ème et 52ème parallèles : nous roulons, encore et encore, jusqu’au Réservoir Manicouagan formé par chute d’un météorite il y a 214 millions d’année.  En 10 secondes  il a creusé un cratère de 10km de profondeur et de 30 km de circonférence, il lui aura fallu ensuite 30 ans pour se remplir d’eau. Impressionnant quand on s’imagine la scène …




On aurait pu se lancer dans une randonnée pour avoir vue un peu plus large mais la phrase « l’orientation relève de la responsabilité du randonneur » ne nous a pas mis en confiance sachant que nous n’avions ni carte, ni boussole et que le circuit n’était pas fléché.

Quelques kilomètres plus loin, autre découverte un peu spéciale : les vestiges de l’ancienne ville minière de Gagnon, aussi appelée ville fantôme car fermée en 1985. 
Seuls certes éléments laissent encore penser qu'il y avait, il fut un temps, une ville ...

des trottoirs en ciment pour lesquels s'étaient battus les habitants pour remplacer ceux en bois

un terre-plein central sur lequel pousse aujourd'hui des ronces

une caravane au bord du lac, peut-être de vacanciers, qui semble pourtant abandonnée depuis longtemps

et même une piste de décollage, toujours entretenue en cas d'urgence 
On attaque maintenant la « Trail », nom donné au tronçon de la route 389, qui s’étire sur 65 km entre la Mine de Fire Lake et la Mine de Mont Whight. Un bon concentré de bosses, de nids de poule, de courbes dangereuses… faisant plus penser à une piste qu’à une route.

Elle avait été construite, en 1978, par une douzaine de grévistes de l’ancienne mine pour « passer le temps et établir un lien avec leurs amis de la ville de Gagnon » : tout de même efficace quand on y réfléchi pour des grévistes !

On roule toujours, lentement, très lentement même, les kilomètres s’additionnent, les paysages défilent, constellés de petits lacs et d’épinettes …
Quand tout à coup : Alléluia ! Un panneau délavé « McDo Labrador City 28 km ». Alléluia non pas pour les burgers mais pour la joie de se rapprocher un peu de la vie avec cette agglomération un peu plus importante que les autres auparavant.

Mais avant la ville on passe devant l'impressionnant complexe minier Mont Wright : la plus grande mine à ciel ouvert du Québec.







On retrouve le bitume pour arriver à Fermont, une ville mono-industrielle axée sur l’exploitation minière de fer.
Après plus de 550 km d’épinettes depuis Baie Comeau, on se rend compte qu’on aime la nature, mais aussi la ville, ou peut-être simplement son côté sécurisant…


Cette ville a une particularité bien pensée : un impressionnant mur écran long de 1.3 km qui permet de protéger la ville des vents dominants du nord. Ce n’est pas un mur à proprement parlé, mais plutôt tout un complexe comprenant des logements, des services scolaires, communautaires, de loisir, de santé etc … tout est relié par une promenade intérieure.

 


Après un petit tour rapide de la ville : installation face au lac Daviault, où une grande partie est encore glacée, nous laissant imaginer les températures printanières du coin … En effet : ressenti -8°C pour cette nuit … arrfff ça va piquer ! 



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